Si vous cherchez une plante à la fois belle, robuste, peu exigeante et généreuse, alors laissez-moi vous parler du feijoa, ou goyavier du Brésil. Cet arbuste, encore rare dans nos jardins, mérite franchement qu’on s’y intéresse de près. J’en cultive depuis plusieurs années, et je peux vous dire une chose : une fois qu’on l’a planté, on se demande comment on a pu s’en passer.
Avec son feuillage persistant un peu argenté, ses fleurs rouges qui attirent les abeilles, et ses fruits au goût d’ananas et de goyave, le feijoa a plus d’un tour dans ses branches. Que vous ayez un jardin bien exposé ou une grande terrasse, il s’adapte facilement. Voici tout ce que je peux vous transmettre sur sa culture.
Pourquoi j’aime tant le feijoa
Le feijoa, c’est le genre de plante qui a tout pour plaire sans faire d’histoires. Il pousse tranquillement, ne demande pas trop d’eau, ne tombe pas malade facilement, et en plus… il fait de superbes fleurs comestibles et des fruits qu’on ne trouve pas au supermarché.
C’est un vrai plus pour les haies comestibles, ou même pour créer un joli point de vue dans un coin du jardin. Et entre nous, le fait qu’il garde ses feuilles en hiver, c’est bien pratique pour garder de la structure au potager ou au verger.
Où et comment le planter
Je recommande de planter le feijoa plein sud, ou à défaut à l’ouest, dans un endroit bien ensoleillé et protégé du vent. C’est vraiment la clé : il aime le soleil, et sans lumière, il donnera peu de fleurs, et donc peu de fruits.
Le sol doit surtout drainer correctement. Évitez les coins où l’eau stagne après la pluie. Chez moi, je mélange toujours un peu de sable grossier et du compost à la terre du jardin. Et pour ceux qui ont une terre trop calcaire, je vous conseille d’ajouter un peu de terre de bruyère pour rééquilibrer.
La plantation, je la fais au printemps si le sol est encore froid à l’automne, sinon c’est très bien de le planter en octobre, pour que les racines aient le temps de s’installer avant l’été.
En pot ? Oui, sans problème
Si vous êtes en ville ou que vous avez un balcon bien exposé, le feijoa pousse aussi très bien en pot. Choisissez un bac profond, car ses racines aiment s’enfoncer. Au fond, je mets toujours une couche de billes d’argile ou de graviers, puis un bon mélange : 1/3 terreau, 1/3 compost, 1/3 sable. C’est un peu la base pour qu’il se sente bien.
En hiver, dans les régions froides, je vous conseille de rentrer le pot ou de le protéger avec un voile d’hivernage. Mais une fois adulte, il tient très bien à -10, voire -12 °C.
Entretien au fil des saisons
Franchement, le feijoa n’est pas du genre capricieux. La première année, j’arrose régulièrement, surtout en été, histoire qu’il s’installe bien. Après ça, sauf sécheresse prolongée, je le laisse tranquille. Une bonne couche de paillage au pied au printemps (feuilles mortes, broyat, tonte sèche) l’aide à garder l’humidité et nourrit la terre.
Je lui fais une taille légère en février ou mars, surtout pour enlever les branches mortes ou trop enchevêtrées. Il pousse naturellement en buisson, mais si vous voulez le former en petit arbre, c’est tout à fait possible.
Côté engrais, un petit coup de compost mûr au printemps suffit largement. Pas besoin de produits compliqués : le feijoa aime la simplicité.
Floraison et pollinisation : la magie opère
Les fleurs du feijoa apparaissent vers mai-juin. Elles sont magnifiques : blanches à l’extérieur, rouge vif au cœur, avec des étamines dressées comme des feux d’artifice. Et surprise : les pétales sont comestibles et sucrés ! J’en ajoute parfois dans mes salades ou sur un dessert. Succès garanti.
Certaines variétés sont autofertiles, mais si vous voulez avoir plus de fruits, je vous conseille vivement d’en planter deux, pour favoriser la pollinisation croisée. Les abeilles s’occupent du reste, croyez-moi.
Récolte : patience et gourmandise
Les fruits mûrissent entre octobre et décembre. Et là, attention : on ne les cueille pas. Ce sont eux qui vous disent quand ils sont prêts. Ils tombent tout seuls au sol quand ils sont à point. Vous n’avez plus qu’à les ramasser et à les laisser finir de mûrir à l’intérieur pendant quelques jours.
On les mange à la petite cuillère, comme un kiwi. Mais ils sont aussi délicieux en confiture, smoothie, glace maison, ou même en compote avec de la pomme. Et pour ne rien gâcher, j’ai déjà testé de faire un chutney avec les peaux. Sur du fromage, c’est bluffant.
Et côté maladies ?
Bonne nouvelle : le feijoa est solide. Je n’ai jamais eu de problème sérieux. Parfois quelques pucerons ou cochenilles, mais rien qu’un peu de savon noir ne puisse régler. En sol calcaire, il peut faire une chlorose (feuilles qui jaunissent), mais un apport de compost ou de terre de bruyère suffit à corriger ça.
En conclusion : pourquoi je vous le recommande
Le feijoa est une vraie pépite du jardin. Il est beau, utile, peu exigeant, et il vous offre, en plein automne, des fruits d’une grande finesse. C’est le genre de plante qui fait plaisir toute l’année, même quand il ne produit pas. Que vous soyez débutant ou jardinier aguerri, je vous encourage vivement à en planter un chez vous.
